En
l'an 1700, dans son atelier situé à Nuremberg, Johann
Denner, facteur bien connu déjà pour ses excellents
hautbois et bassons, inventa deux nouveaux instruments : le chalumeau
et la clarinette.
Il apporte d'abord des améliorations majeures au primitif chalumeau
populaire, en ajoutant deux clés (pour étendre sa tessiture)
et en perfectionnant l'intonation de son registre fondamental.
Avec une perce cylindrique et une anche simple, cet instrument
est fabriqué en plusieurs taille (du soprano au basson de chalumeau),
et utilisé pour sa sonorité faible et douce par des
compositeurs d’origine germanique (Fasch, Fux, Haendel, Gluck, Graupner, Telemann, Zelenka) ou italienne (Caldara, Vivaldi).
C'est
en essayant d'augmenter la tessiture du chalumeau que J. Denner
aboutit à la clarinette. Equipée de deux clés
et d'un pavillon conique en bois, la clarinette baroque est l'instrument
employé par Haendel, Telemann, Molter et Vivaldi, parmi d'autres.
De successives améliorations (visant principalement à
faciliter l'émission de certaines notes sourdes et difficiles
à doigter) aboutissent dans les années 1750, à
la clarinette à cinq clés, qui ne subit quasiment
aucune modification pendant les cinquante années suivantes.
Fabriquée aussi en différentes tailles, selon les
tonalités, la clarinette classique est soumise à l'inventivité
des facteurs, ce qui permet d'aboutir à la clarinette ou cor de basset qui, équipée de clés supplémentaires
pour le pouce, possède une tessiture plus étendue
dans le grave. La
clarinette à cinq clés et la clarinette ou le cor de basset sont les instruments que Mozart employa souvent
dans ses oeuvres.
A partir de 1800 s'ouvre une nouvelle phase d'expérimentation
(visant surtout, grâce aux nombreuses clés ajoutées,
à rendre plus homogène les différents registres)
qui se termine, dans les années 1850, par la création
des systèmes modernes.
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